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Pac Avec ou sans les Régions ?

Quelle place donner aux Régions dans la politique agricole commune ? Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, se sont opposés sur la question, lors d’un débat à Rochefort.

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S’ils sourient sur l’image, les deux présidents, de la FNSEA et de la Région Nouvelle-Aquitaine, ont eu, quelques minutes plus tôt, un échange vif sur la question de la décentralisation de la Pac.

Interrogés sur le sujet lors du congrès de l’Association des chambres d’agriculture de l’Arc atlantique (AC3A), qui s’est tenu le 24 août, à Rochefort, Christiane Lambert et Alain Rousset ont montré de fortes divergences : quand le politique rêve d’un « tout-Région », la syndicaliste freine des deux pieds. Pas plus, pas moins, pourrait résumer le propos de cette dernière. « Il y a des intérêts à conserver un cadre national, à articuler avec intelligence avec les Régions. Et pour ça, il faut un dialogue et une ambition partagée. »

Autant d’avis que de Régions

Christiane Lambert juge aujourd’hui que « l’analyse globale est trop complexe du fait qu’il y a autant d’avis que de Régions au sein de l’Association des Régions de France. Quand nous avons rencontré il y a trois semaines son président, Philippe Richert, il nous a dit que s’il avait une position pour sa Région, il ne savait pas ce qu’en pensaient les autres ».

Les Régions affirment en effet de plus en plus leur autonomie vis-à-vis de leur représentant. Mais « c’est aussi ce qui leur permet de mieux répondre aux besoins des agriculteurs », estime de son côté Alain Rousset, qui fait valoir le « sur-mesure ». Et balaie dans le même temps les distorsions de concurrence qui peuvent survenir entre agriculteurs voisins.

Une meilleure solidarité au national

« Certaines politiques nécessitent de la solidarité, comme l’accompagnement des jeunes agriculteurs, les politiques de compensation de handicaps, etc., rappelle Christiane Lambert. Le fait d’avoir une politique nationale le permet, comme elle accorde des traitements plus équitables entre acteurs. »

En revanche, les marges de manœuvre données aux Régions sont à manier avec prudence. « Sur l’agriculture biologique, il y a eu des choix régionaux qui ont été faits, de plafonner l’aide parce que l’impasse budgétaire se faisait sentir… D’autres n’ont rien fait. D’autres encore réclament encore plus de marge de manœuvre, comme par exemple la Région des Pays de la Loire, qui voudrait mettre en place trois critères pour la conversion en bio. »

Plus d’émulation, moins de compétition

Alain Rousset admet quelques disparités. « Il faut faire en sorte qu’il y ait, non pas une compétition entre les différentes Régions européennes, mais de l’émulation. » Pour ce faire, il demeure convaincu de « l’obligation de régionaliser la Pac ».

Rosanne Aries

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